Publication pour la Revue de La Houssaye

L’Aïkido dissimule, sous les apparences d’une méthode originale de défense, un véritable Art chevaleresque, dans la droite ligne de la tradition millénaire du Tao-tê-king de Lao tseu. C’est aussi, pour ses adeptes, une authentique voie de progrès intérieur, très accessible pour qui veut se donner la peine de la rechercher avec assez de zèle.

Le génie du Fondateur de l’Aïkido tient en peu de mots. Ayant remarqué l’incapacité de l’esprit humain à saisir certains principes, même par l’exemple et même en dehors de tout enseignement parlé, Maître Ueshiba élabora une forme inusitée de progression.

Utilisant comme support pédagogique les techniques d’une ancienne méthode de combat secrète, l’Aïki-jujutsu, O-Sensei amenait ses élèves, très progressivement, à dépasser leurs réflexes et leurs habitudes antérieurs. Aujourd’hui encore, les pratiquants apprennent à ne jamais opposer la force à la force. Pendant une esquive, l’adversaire reste prisonnier de sa propre attaque, de sa propre énergie cinétique. Il est alors possible d’agir sur ses points faibles pour le maîtriser. Le résultat est surprenant. L’agresseur a souvent l’impression d’avoir croisé une ombre ou de s’être battu contre lui-même. Techniquement, l’Aïkido demeure un art de défense remarquable. Il est le seul qui n’oppose pas la violence à la violence et permet en général de sortir indemne d’une attaque.

La pratique utilise un certain nombre de principes. Voici le premier :

LE PRINCIPE D’AÏKI  consiste à se mettre en harmonie avec l’attaquant. Pour ceux qui douteraient que cela soit possible, une simple observation de la nature les convaincra du contraire. Un flux d’eau qui arrive sur un obstacle fixe, comme la pile d’un pont va le contourner sans difficulté, au prix peut être d’un petit tourbillon en aval. Si deux forces égales et de sens contraires agissent sur un objet, il se met à tourner. En Aïkido, une technique très simple, le taï sabaki, ou esquive tournante, permet de faire de même… Cette manœuvre se présente dans le monde physique, comme la conciliation des contraires dans celui des idées.

                                                               A suivre !